Projet d'établissement

Cadre général du projet d'établissement

Le service public d'enseignement artistique assuré par l'EEA repose sur une conviction forte : les enfants qui se sentent valorisés par des pratiques artistiques, associant concrètement travail soutenu et plaisir, apprennent non seulement à pratiquer des arts mais aussi à se valoriser, à coopérer ensemble, et à réinvestir dans l'activité de leur choix ce qu'ils ont expérimenté au cours de leur formation artistique. 

 

Les enseignements artistiques ont un coût pour la collectivité. Mais il serait paradoxal que la collectivité n'investisse que dans le développement économique, sans armer ses propres enfants pour leur vie future, ce qu'est le mieux à faire l'enseignement artistique dès le plus jeune âge, car il enseigne, notamment en musique, un langage universel, accessible à tous (ou presque) facteur de développement personnel et d'intégration sociale. Les pays anglo-saxons qui prônent par-dessus tout l'efficacité économique, s'attachent à tous les niveaux, de l'école élémentaire à l'université, à favoriser les pratiques artistiques et sportives. C'est qu'avec pragmatisme ils ont compris que la stimulation de l'intelligence repose sur le développement de l'énergie (les pratiques sportives) et de l'inventivité (les pratiques artistiques), deux composantes qui donnent le goût du travail et de la coopération sociale. 

 

Les enseignements artistiques apportent des éléments essentiels au développement de tous les jeunes et à l'accompagnement de leur vie d'adultes :

- ils font sentir dès le plus jeune âge la corrélation entre travail et valorisation de soi,

- ils donnent le goût du perfectionnement, le goût de continuer à apprendre et à progresser,

- ils incitent à découvrir et à inventer des formes à partir d'un matériau de base.

Tout cela forme les jeunes au monde d'aujourd'hui, les prépare puis les accompagne dans ce que sera leur vie.

 

L'EEA a, par conséquent, adapté en profondeur sa pédagogie, pour répondre à cette analyse de sa fonction au sein de la collectivité. Son projet d'établissement s'articule autour de quatre pôles :

  1. une éducation artistique donnée à tous les enfants scolarisés du secteur, ces cours assurés par des enseignants de l'EEA, intervenants scolaires, sous la direction du professeur de chaque classe, sont intégrés au projet pédagogique de la classe, ils se déroulent dans toutes les écoles primaires du secteur;
  2. des parcours personnalisés d'enseignement artistique qui donnent la priorité aux pédagogies de groupe dans les différentes esthétiques : "musiques actuelles", "musiques traditionnelles", "musiques classique et contemporaine". Des cours individuels sont proposés, en plus des cours de formations musicales, à ceux qui veulent pratiquer de façon intensive;
  3. la formation et l'accompagnement des pratiques amateurs locales;
  4. la participation à la vie culturelle locale.

Règlement intérieur

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Enjeux pédagogiques

Que recherche-t-on en mettant en place des formations artistiques ?

- apprendre dès le plus jeune âge à se valoriser et à s'intégrer, par un travail régulier de ses capacités d'expression;

- développer le goût et la créativité du plus grand nombre.

 

Ainsi ce que nous voulons transmettre à nos élèves est d'abord la capacité de jouer avec les formes d'expressions, d'apprendre à apprendre, de tracer son propre chemin au travers des œuvres. 

 

Comment parvenons-nous à réaliser ces buts?

La question est trop souvent effleurée et laissée sans autre réponse que des bonnes intentions : "on va développer le goût de nos élèves", "on va stimuler leur curiosité", "on va leur donner le sens de l'effort et de la valorisation qu'il induit", etc. Chacun sait que ce genre de déclaration, au demeurant sympathique, n'est pas forcément suivie des faits.

Il nous faut donc clairement répondre à la question : "par quels moyens pouvons-nous parvenir à développer chez nos élèves l'autonomie, le goût, la curiosité, l'esprit de groupe..."?

Le mécanisme fondamental de l'apprentissage et de l'évolution personnelle est le mimétisme ou l'imprégnation (l'anthropologie le souligne pour notre espère humaine, mais l'éthologie le montre aussi à l'oeuvre chez les animaux) . Les enseignements artistiques sont les plus à mêmes de réaliser les buts dont nous parlons, parce que les langages qu'ils développent sont les plus simples. Chacun peut se les réapproprier. Dès la petite enfance on peut "jouer" avec la voix ou les sons, par exemple, d'un piano, mais aussi avec les couleurs. Par conséquent c'est par l'exemple que nous pouvons développer chez les enfants la créativité, la valorisation de soi, le goût pour le travail et la coopération avec les autres.

 

Comment les enseignants en musique développent-ils le goût pour les oeuvres belles? en étant eux-mêmes sensibles, et si possible hyper-sensibles, à la beauté, au moment du cours, et en le laissant paraître.

Comment les enseignants en musique peuvent-il développer la curiosité de leurs élèves? en étant, en la présence de leurs élèves, eux-mêmes curieux de nouveaux morceaux, de nouvelles formes. C'est pourquoi l'EEA encourage les élèves à proposer le répertoire sur lequel ils vont travailler, et ce n'est qu'en réponse à ces propositions que les enseignants, à leur tour, font des propositions complémentaires.

Comment vont-ils enseigner à être autonome? en faisant du cours le temps où on se donne des règles et où on joue avec, et naturellement en étant, en tant qu'enseignants, les premiers à jouer avec, et avec leurs élèves.

Comment l'enseignant permet-il à ses élèves d' "apprendre à apprendre"? En apprenant lui-même durant ses cours! Cela peut sembler paradoxal, mais ce ne l'est pas. Si le but, à un moment donné, est précisément de développer cette capacité d'apprendre à apprendre, tout ce que l'enseignant doit faire est de trouver un texte qu'il ne "comprend" pas, ce qui en musique signifie un texte qu'il n'apprécie pas, et durant le ou les cours, il doit parvenir, avec ses élèves, à jouer ce texte de telle sorte qu'il en découvre lui-même, et avec eux, l'intérêt et la beauté. Alors il aura appris en enseignant, mais surtout il aura contribué à "apprendre à apprendre" à ses élèves.

 

Nous enseignons, c'est à dire nous faisons passer, nous transmettons, ce que nous expérimentons en faisant le cours, ce que nous vivons ici et maintenant, avec nos élèves. Il nous arrive, alors que nous croyons avoir enseigné un morceau d'avoir en fait enseigné l'enthousiasme, la persévérance, la méthode, et c'est le mieux, ou au contraire d'avoir enseigné l'ennui ou l'agacement, et c'est ce que nous ne voulons pas.

 

Ce mécanisme d'enseignement n'est pas réservé aux enseignements artistiques. Il est tout à fait possible d'appliquer ceci au cours de mathématiques, mais il est évident que la maîtrise des éléments mathématiques est beaucoup plus élitiste que celle des éléments sonores, visuels ou dramatiques : jouer avec les concepts mathématiques est du même ordre que jouer avec les sons, ou avec les formes, c'est simplement réservé à ceux qui ont intégré ce langage.

C'est pourquoi il faut souligner le rôle primordial de l'enseignement artistique et notamment musical, qui, avec les éléments les plus accessibles dès le plus jeune âge : sons, mouvements... est à même de proposer à tous des voies de développement qui n'auront d'autres limites que celles du désir et de la volonté de chacun.


Contexte géographique

Situé en milieu rural, l'Etablissement d'Enseignement Artistique rayonne sur l'ensemble de la communauté de communes par son implication dans les projets pédagogiques des classes des écoles primaires du secteur, c'est à dire pour l'éducation artistique en milieu scolaire; mais, pour ce qui concerne les formations initiales, l'EEA n'intervient que sur un secteur restreint, les élus ayant choisi de soutenir les enseignements dispensés au sein de plusieurs communes par des associations, à Brûlon et Saint Denis d'Orques, à Noyen, à Chantenay - Villedieu.

L'EEA joue donc la carte de la complémentarité en favorisant prioritairement les enseignements qui ne sont pas proposés par les associations musicales locales.

 

L'EEA adhère au Schéma Départemental des Enseignements Artistiques (SDEA) et fait partie du secteur Vallée de la Sarthe, dont l'établissement ressource est le Conservatoire de Sablé sur Sarthe.

 

 


Textes de lois et textes officiels sur les enseignements artistiques

Voici, pour information, quelques textes concernant les enseignements artistiques :


Le ministère de la culture et de la communication diffuse, depuis 1984, à l'intention de l'ensemble des établissements publics d'enseignement initial de la musique, de la danse et de l'art dramatique des textes permettant la mise en place de repères pédagogiques communs.


Comme l'indique leur intitulé, ces textes fournissent des orientations propres à permettre une adaptation en fonction de l'histoire et du contexte particulier des établissements. Ces schémas ont pour finalité essentielle de rendre possibles la convergence et l'harmonisation de démarches pédagogiques s'inscrivant dans le cadre du système public d'enseignement artistique spécialisé, mais aussi associatif.


En effet, si la situation de chaque établissement est particulière, variant notamment en fonction des politiques culturelles mises en œuvre par les collectivités responsables, il appartient à l'État de tracer le cadre pédagogique général d'un enseignement initial de la musique, de la danse et de l'art dramatique lisiblement organisé et dont il garantit la qualité.


Les nouveaux schémas d'orientation pédagogique sont issus de l'observation du réseau des conservatoires classés et de la concertation mise en œuvre par la direction de la musique, de la danse, du théâtre et des spectacles (DMDTS) à l'occasion de l'élaboration des textes issus de la loi du 13 août 2004 relative aux libertés et aux responsabilités locales. Cette loi renforce les missions de service public des établissements d'enseignement public de la musique, de la danse et de l'art dramatique que la "Charte de l'enseignement artistique spécialisé de danse, musique et théâtre" s'était proposé d'énoncer en 2001 : mission d'enseignement proprement dite, mission d'éducation artistique et culturelle en collaboration avec l'Education nationale, mission de développement des pratiques artistiques en amateur.


Les présents schémas réaffirment la place majeure de la formation des amateurs au sein des cursus. Les établissements sont inivités à participer activement à la vie artistique et culturelle de leur aire de rayonnement, à mener des actions de sensibilisation, de diversification et de développement des publics en musique, en danse et en théâtre. Ils assurent la diffusion des productions liées à leurs activités pédagogique et l'accueil des artistes. Ils sont les partenaires des acteurs qui développent les pratiques amateurs et des structures artistiques professionnelles, en particulier les organismes de création et de diffusion.


Hiérarchiser et équilibrer ces différentes missions dans un tout intégré, définir les modalités de sa réalisation concertée, tels sont les objectifs du projet d'établissement qui apparaît ainsi comme une étape essentielle dans la mise en place de la structure d'enseignement.


Les nouveaux schémas confirment les avancées et ouvrent de nouvelles perspectives, en encourageant des initiatives innovantes et en appuyant des expériences adaptées à l'évolution des goûts, des pratiques et des démarches pédagogiques.


Enfin, les nouveaux schémas ne pouvaient ignorer les grands enjeux artistiques, culturels et pédagogiques qui permettent l'émergence des esthétiques d'aujourd'hui.


 


ENJEUX ARTISTIQUES


En ce début de XXIe siècle, la plupart des formes de culture ont largement diversifié leurs espaces d'expression. Les créateurs s'engagent de plus en plus dans des démarches allant jusqu'à l'effacement des frontières entre les arts, s'éloignant parfois des codes traditionnels ou les redécouvrant pour s'y ressourcer.


Les publics, spectateurs ou praticiens, se trouvent ainsi imprégnés par les formes émergentes : interdisciplinarité, brassages multiples, nouveaux modes de transmission, supports enregistrés et manifestations hors du spectacle traditionnel. Pour autant, les formes traditionnelles du spectacle vivant gardent leur sens et se renouvellent. Les œuvres du passé, en plus de leur qualité intrinsèque, jouent un rôle d'ancrage historique et constituent une source d'inspiration. Elles ont donc toujours et nécessairement leur actualité.


Dans le contexte riche et complexe où évolue le spectacle vivant, l'enjeu d'une formation artistique exigeante nécessite l'acquisition de repères critiques forts, l'éducation du regard et de l'écoute, afin de prévenir les risques de dérive réduisant l'art à un simple objet marchand et sa pratique à des habitudes de consommation passive.


La richesse de l'enseignement initial de la musique, de la danse et de l'art dramatique tient à sa capacité à offrir des parcours variés : l'offre peut aller de la simple sensibilisation aux formations les plus complètes. Les réalisations artistiques y ont un champ d'expérimentation ouvert aux initiatives les plus diverses.


Un schéma d'orientation pédagogique doit, ainsi, se situer à la lisière entre l'innovation qu'il encourage et la nécessité de structuration institutionnelle.


Il s'agit bien pour les établissements, au delà de l'acquisition des techniques indispensables :

- d'encourager l'ouverture d'esprit, la curiosité, le besoin de découverte et la diversité des approches, tout en préservant la spécialisation que nécessite la formation à la pratique d'une discipline,

- d'inscrire dans la durée l'acquisition des compétences,

- de concilier les démarches de création et d'appropriation d'un patrimoine,

- de tracer un chemin dans la réalité multiple de la vie artistique d'aujourd'hui,

- de favoriser les liens entre les arts qui concourent au spectacle vivant.


ENJEUX ÉDUCATIFS, CULTURELS ET SOCIAUX


C'est par leurs activités de pratique et de diffusion que les conservatoires d'enseignement artistique réalisent leur ancrage social et culturel et  apparaissent comme acteurs clairement identifiés dans la Cité. Dans leur aire de rayonnement, ils doivent jouer un rôle de centre de ressources en faveur de toutes les pratiques artistiques. En tant qu'ils ont une mission de service public, ils doivent œuvrer à mettre en place des mécanismes garantissant la démocratisation de l'accès à la formation et à la culture.


Ces missions, le conservatoire ne pourra les mener à bien que s'il définit et met en place une politique de partenariat suivi et rigoureux.

 

Avec le milieu scolaire, lieu et condition de la démocratisation de l'accès à la culture

Ce partenariat stratégique passe par l'aménagement nécessaire du temps de la scolarité et l'extension de ses modalités existantes (CHAM, CHAD, aménagement d'horaires...).

 

Avec les structures chargées de la pratique en amateur

Pratique qui constitue la finalité de leurs études pour la majorité des élèves ainsi qu'un accomplissement artistique personnel, le cycle d'enseignement professionnel initial ne concernant, quant à lui, qu'une population numériquement limitée et se destinant à une pratique artistique de très haut niveau.

 

Avec les organismes culturels et sociaux

La pédagogie se nourrit de la vie artistique et culturelle dans toutes ses dimensions et se prolonge par la diffusion en direction de publics diversifiés : dans les musées, les bibliothèques-médiathèques, les scènes de musiques actuelles, les lieux d'animation socio-culturelle, les espaces de programmation des associations de pratique des amateurs, les théâtres de plein air, les crèches, les hôpitaux, les maisons de retraite, les prisons…

L'ensemble de ces partenariats contribue à définir le conservatoire comme lieu de ressources et de conseil, mais aussi comme lieu de projets partagés. Il participe ainsi activement à une politique culturelle de territoire.




ENJEUX PEDAGOGIQUES


L'ouverture des formations à des domaines artistiques beaucoup plus nombreux ainsi qu'à des publics très diversifiés, notamment sur le plan de l'âge, conduit à rechercher de nouveaux modes d'organisation pédagogique.


En premier lieu, il est nécessaire de mettre en œuvre un cadre favorisant une souplesse accrue du parcours de formation :

- par l'élaboration d'outils mis à la disposition des équipes pédagogiques,
- par le traitement personnalisé de certains profils ou parcours,
- par l'encouragement des initiatives prises par les établissements.

Cette évolution répond aux difficultés rencontrées par certains établissements à inscrire l'ensemble des besoins de pratique musicale, chorégraphique ou théâtrale dans des cursus longs et, par là, ressentis comme trop exigeants par certains.


Au cursus complet par cycle, qui conduit à la délivrance de certificats ou de diplômes nationaux, s'ajoute l'offre de parcours plus souples encadrés par un contrat. Celui-ci aidera les élèves à clarifier leur projet dans un cadre adapté.


Ainsi, un nouvel équilibre peut être trouvé, garantissant l'objectif d'acquisition durable de compétences, la prise en compte de la diversité des profils et des motivations et le développement d'une pratique en amateur autonome.




LOI n° 2004-809 du 13 août 2004  relative aux libertés et responsabilités locales

Les enseignements artistiques du spectacle

Article 101

Texte 1 sur 109

1. - L'article L. 216-2 du code de l'éducation est ainsi rédigé:

«Art. L. 216-2. - Les établissements d'enseignement public de la musIque, de la danse et de l'art dramatique dispensent un enseignement initial, sanctionné par des certificats d'études, qui assure l'éveil, l'initiation, puis l'acquisition des savoirs fondamentaux nécessaires à une pratique artistique autonome. Ils participent également à l'éducation artistique des enfants d'âge scolaire. Ils peuvent proposer un cycle d'enseignement professionnel initial, sanctionné par un diplôme national.

«Ces établissements relèvent de l'initiative et de la responsabilité des collectivités territoriales dans les conditions définies au présent article.

«Les communes et leurs groupements organisent et financent les missions d'enseignement initial et d'éducation artistique de ces établissements. Les autres collectivités territoriales ou les établissements publics qui gèrent de tels établissements, à la date de publication de la loi n° 2004-809 du 13 août 2004 relative aux libertés et responsabilités locales, peuvent poursuivre cette mission; ces établissements sont intégrés dans le schéma départemental.

«Le département adopte, dans un délai de deux ans à compter de l'entrée en vigueur de la loi n° 2004-809 du 13 août 2004 précitée, un schéma départemental de développement des enseignements artistiques dans les domaines de la musique, de la danse et de l'art dramatique. Ce schéma, élaboré en concertation avec les communes concernées, a pour objet de définir les principes d'organisation des enseignements artistiques, en vue d'améliorer l'offre de formation et les conditions d'accès à l'enseignement. Le département fixe au travers de ce schéma les conditions de sa participation au financement des établissements d'enseignement artistique au titre de l'enseignement initial.

«La région organise et finance, dans le cadre du plan visé à l'article L. 214-13, le cycle d'enseignement professionnel initial.

«L'Etat procède au classement des établissements en catégories correspondant à leurs missions et à leur rayonnement régional, départemental, intercommunal ou communal. Il définit les qualifications exigées du personnel enseignant de ces établissements et assure l'évaluation de leurs activités ainsi que de leur fonctionnement pédagogique. Il apporte une aide technique à l'élaboration du plan mentionné à l'article L. 214-13 et du schéma prévu au présent article.

«Des décrets en Conseil d'Etat fixent les conditions d'application du présent article. »

II. - Après l'article L. 216-2 du même code, il est inséré un article L. 216-2-1 ainsi rédigé:

«Art. L. 216-2-1. - L'Etat, au vu des plans prévus à l'article L. 214-13 et des schémas prévus à l'article L. 216-2, transfère par convention aux départements et aux régions les concours financiers qu'il accorde aux communes pour le fonctionnement des écoles nationales de musique, de danse et d'art dramatique et des conservatoires nationaux de région. Ces concours sont déterminés sur la base de la moyenne des dépenses de l'Etat à ce titre dans les départements et les régions sur les trois dernières années. »

 


 

LE SCHEMA NATIONAL D’ORIENTATION PEDAGOGIQUE DE MUSIQUE 


TITRE I - Les enjeux spécifiques du schéma national d'orientation

pédagogique de musique

TITRE II - L'organisation pédagogique : cursus et évaluation



TITRE I - Les enjeux spécifiques du schéma national d'orientation

pédagogique de musique

Outre les enjeux communs à l'ensemble des schémas nationaux d'orientation pédagogique, le schéma national d'orientation pédagogique de musique souhaite mettre l'accent sur la nécessité de :

 

- Mettre l'accent sur les pratiques collectives et l’accompagnement

Enfin, poursuivant l’effort déjà entrepris, il est nécessaire de consolider la place réservée aux pratiques collectives afin qu'elles s’affirment comme centrales. Si, à l’évidence, l’exigence d’une formation individualisée demeure, c’est bien, pour la grande majorité des élèves, la musique d’ensemble qui sera le cadre privilégié de leur pratique future. En effet, par les réalisations qu’elles génèrent, les pratiques collectives donnent tout son sens à l’apprentissage.

Parmi ces pratiques, celle de l’accompagnement doit faire l’objet d’une réflexion et d’une mise en oeuvre spécifique. Les accompagnateurs trouveront ainsi une place mieux identifiée dans l’équipe pédagogique. Le concept d’accompagnement lui-même est d’ailleurs une partie essentielle de toute formation et, partant, de l’évaluation.

 


 

- Globaliser la formation

Que l’on ait choisi un cursus complet ou un parcours spécifique, il est important d’éviter la segmentation des apprentissages en créant, entre eux, des liens nécessaires. La conception de la formation musicale doit être globale pour être cohérente. Mais la conduite d’une telle démarche n’est pas toujours simple à élaborer. Elle est cependant fondamentale dans la construction des compétences. La formation doit en effet garantir un socle fondateur, nourri d'une diversité d’expériences et de parcours, y compris par l’apport d’autres arts.

 

- Former à la direction d’ensembles

Dans le même ordre de préoccupation s’inscrit la formation à la direction où beaucoup reste à faire parce que les élèves n’ont été que trop rarement initiés à cette dimension de la pratique dans le début de leurs études. Une approche précoce peut d’ailleurs revêtir, au départ, la forme simple de « jeu de rôle » à l’intérieur d’un ensemble. Cette initiation contribue à la formation de l’oreille, permet d’enrichir la vision globale de la partition, de compléter le travail corporel et d’améliorer la relation de l’instrumentiste ou du chanteur au chef comme à ses partenaires. Elle peut aussi, en ouvrant de nouvelles possibilités de formation et de pratique, susciter une motivation accrue des élèves pour la direction et faire naître des vocations ultérieures, que ce soit en tant qu’amateur ou professionnel.

 

- Renforcer la place de la culture musicale

L'apport de la culture musicale dans la formation aux pratiques n’est plus à souligner. Il faut

cependant rappeler qu’une attention particulière doit toujours y être portée. Dans les

conservatoires, la culture musicale a vocation à être intimement associée à l’ensemble des

pratiques, qu’elles soient individuelles ou collectives.

Les domaines que recouvrent l’analyse, l’histoire et l’esthétique peuvent faire l’objet de

démarches adaptées dès le 1er cycle, se consolidant et se structurant à partir du 2e cycle.

Dans un domaine aussi foisonnant, des propositions de modules spécifiques pourront

apporter des réponses aux différentes attentes. Ainsi, face aux besoins des musiques de

tradition orale, la mise en place de repères d’écoute est nécessaire.

Dans cette optique, il est important de définir la place et le rôle du professeur de culture

musicale comme une personne ressource pour l’ensemble de l’établissement.

 

- Favoriser les démarches d’invention

Parmi les enjeux pédagogiques qui apparaissent comme prioritaires aujourd’hui, les

démarches liées à l’invention (écriture, improvisation, arrangement, composition) constituent

un domaine important de la formation des instrumentistes et des chanteurs. Elles ne

devraient pas être différées, mais faire l’objet d’une initiation dès le 1er cycle. L’ouverture

aux dimensions technologiques du traitement du son en fait partie également.

- Renforcer les liens avec les établissements scolaires

Depuis le premier protocole d'accord signé en 1983, entre le ministère de l'éducation

nationale et le ministère chargé de la culture, les liens entre les établissements scolaires et

les conservatoires n'ont cessé de se renforcer pour que les jeunes d'âge scolaire

bénéficient d'une éducation musicale de qualité aussi bien en temps scolaire qu’hors temps

scolaire. Parmi les dispositifs existants, les chartes départementales pour le développement

des pratiques vocales et chorales, les dispositifs « musique à l'école », les classes à

horaires aménagés récemment réformées constituent des moyens précieux pour qu'un

projet éducatif concerté se mette en place.

En contribuant à cet effort d’éducation musicale, il s’agit bien de donner aux jeunes d'âge

scolaire les bases d'une conscience contemporaine du phénomène sonore et musical,

notamment en faisant naître le désir d’écouter et de pratiquer avec une grande disponibilité

d’esprit et en transmettant les notions essentielles pour l’acquisition d'un sens critique.

Compte tenu du rôle grandissant que jouent les musiciens qualifiés, formés à l'université

dans les centres de formation de musiciens intervenants (CFMI) pour intervenir en milieu

scolaire, les « dumistes » constituent le point d’appui principal sur lequel les établissements

peuvent compter pour accomplir cette mission, en raison notamment de leur connaissance

de ce milieu et des modalités du partenariat.

- Renforcer les liens avec les pratiques en amateur

La mission première des établissements étant de former des amateurs, les établissements

veilleront à favoriser les liens avec la pratique en amateur existant à l’intérieur ou à

l’extérieur du conservatoire, afin qu’un grand nombre d’élèves poursuivent leur pratique

artistique au-delà des enseignements du conservatoire.

 

TITRE II - L'organisation pédagogique : cursus et évaluation

 

1 - Principes généraux sur les cursus

La formation musicale dans l’enseignement initial repose de manière continue sur une

formation aux pratiques musicales à la fois collectives et individuelles. Ces pratiques, pour

s’accomplir dans toutes leurs dimensions, s’entourent des connaissances culturelles

nécessaires.

Dans ce cadre, les établissements ont l’initiative de la structuration de leur enseignement en

fonction de leurs ressources, de leur histoire et de leur réflexion présente. L’organisation en

cycles repose sur une expérience maintenant confirmée par les établissements. Un cycle

est une période, généralement pluriannuelle, qui permet la réalisation d’un certain nombre

d’objectifs de formation que l’on a préalablement définis ; ces objectifs concourent à

l’acquisition de compétences dont on peut constater la cohérence à l’issue de la période

établie.

Les différents cycles ainsi que leurs modalités d’évaluation sont décrits dans le règlement

pédagogique du conservatoire.

Dans cet esprit, le schéma national d’orientation pédagogique cherche aujourd’hui à mieux

appréhender les réponses aux besoins et aux modes d’acquisition de chaque tranche

d’âge. Certaines disciplines doivent aussi faire l’objet d’approches spécifiques. Ainsi, il est

toujours proposé que chaque cycle marque les grandes étapes de la maturité des élèves.

Les deux premiers cycles constituent un tronc commun centré sur les

pratiques instrumentales et/ou vocales. La direction d'ensembles vocaux et /ou

instrumentaux, l’écriture-composition, la culture musicale, la formation musicale et les

techniques du son font ou peuvent faire l’objet d’une initiation dès le 1er cycle.

Aujourd’hui, un mode d’organisation des études plus souple, concerté entre l’équipe

pédagogique et les élèves concernés, peut aussi voir le jour dès le 2e cycle pour s’adapter

aux acquis, aux profils et aux projets de certains élèves.

On distinguera donc les cursus à visée diplômante qui valident l’acquisition d’un ensemble

de compétences précises des parcours personnalisés.

A partir du 2e cycle, toute formation peut être accomplie :

- en suivant une filière complète dans un temps limité (cursus en cycle),

- ou sous la forme de parcours personnalisés sur contrat permettant d’agencer les modules

et leur durée avec un encadrement adapté.

 

2 - Orientations et modalités de chaque cycle

Dès le plus jeune âge, l’enfant écoute et produit des sons. En relation avec les autres sens

et avec le mouvement, l’oreille lui permet de se situer dans un espace, de construire sa

relation aux autres, d’élaborer des connaissances, d’agir.

En conseillant d'organiser une offre d'éveil aux alentours de cinq ans, le nouveau schéma

national d'orientation pédagogique de musique ne souhaite cependant pas exclure les très

jeunes enfants. La sensibilisation à la musique de ce jeune public est recommandée dès les

premières étapes de la socialisation : dans le milieu familial, à la crèche et l'école

maternelle. La chanson, l’écoute, la manipulation des sons font partie de l’éveil du toutpetit.

Cette sensibilisation entre dans une globalité éducative. Le conservatoire peut donc

proposer un « jardin musical » avant même le début de l’éveil au sein de son établissement

ou en partenariat avec les lieux de vie des jeunes enfants.

 

- Eveil

L'éveil, aux alentours de 5 ans, est destiné à développer leur sensibilité. Privilégiant

l'activité sensorielle, corporelle et vocale, il est souhaitable que, sous forme d’ateliers

interdisciplinaires, l’éveil associe d'autres formes d'expression artistique : musique, danse,

théâtre, arts plastiques...

Aux alentours de cinq ans, l’enfant peut aborder des pratiques plus élaborées que dans les

périodes précédentes. Elles sont valorisées conjointement à l'école maternelle puis

élémentaire. Lui est ainsi offerte l'opportunité d'entrer dans la globalité du phénomène

artistique. Cette démarche peut donc être proposée dans le cadre scolaire, sous la

responsabilité des professeurs des écoles et avec l’aide de musiciens intervenants

qualifiés.

L’objectif principal de la phase d'éveil est d'affiner les perceptions et de développer

des aptitudes, par des démarches où le corps en mouvement est mis en relation avec le

monde sonore et avec l'espace.

Tout au long de cette période d'éveil, la pratique de groupe sera largement privilégiée, et la

notion de jeu omniprésente.

L'éveil permet de :

- développer la curiosité, l’expression et le domaine de l’imaginaire de l’enfant,

- former l’oreille le plus tôt possible,

- mettre en place des repères (par la perception, le vocabulaire…) sur les phénomènes

acoustiques et dans le monde des sons,

- favoriser les conditions qui permettent d’aborder par la suite des activités musicales plus

spécialisées, vocales ou instrumentales.


- Initiation

Vers sept ans, la phase dite d'initiation facilite notamment un choix de pratique

instrumentale ou vocale.

Environ 2h hebdomadaires et, si possible, en deux moments distincts, pendant un an

(intégration possible en 1° cycle, dans une classe instrumentale ou une filière voix, au cours

de l’année, suivant l’évolution de l’enfant et les possibilités du conservatoire).

Objectifs de cette période :

- faire connaissance avec les différentes esthétiques musicales (écouter, aller au concert,

aux auditions) ;

- faire connaissance avec l’établissement et l'ensemble de son offre;

- se situer dans un contexte collectif ;

- s'approprier des approches globales et inventives (la voix, le corps, les instruments)

sans obligation de résultat technique immédiat,

- se présenter en public,

- commencer à construire ses perceptions, un vocabulaire musical...

Ce moment peut être pris en charge, mais pas obligatoirement, dans un dispositif de

« classe unique » : plusieurs enseignants se réunissent dans un temps et un lieu unique

pour aborder ensemble, dans un projet pédagogique global, les domaines de la pratique et

des connaissances qui y sont associées. Ainsi, les enfants découvrent de manière concrète

les pratiques qui leur sont accessibles, notamment le chant et les instruments, et sont

préparés à aborder le 1° cycle.

 

1er cycle : Phase d’engagement dans une pratique instrumentale ou vocale

L’horaire hebdomadaire s’établit dans une fourchette comprise entre 2h et 4h et sur une

dure moyenne de quatre ans (plus ou moins un an) pour tenir compte de la maturité et des

rythmes différents d'acquisition.

Pour le 1er cycle, le nouveau schéma d’orientation pédagogique s’inscrit dans la continuité

du précédent schéma. Rappelons que les contenus et démarches de ce cursus privilégient

l'approche sensorielle et corporelle, le développement de la curiosité, la construction de la

motivation. Ils mettent en oeuvre les bases de la pratique individuelle et collective,

accompagnées des repères d'écoute, du vocabulaire et des connaissances adaptés à l’âge

des élèves. La place faite à la globalité des démarches et à l’évaluation continue est

essentielle. La poursuite de ces objectifs convient particulièrement à l’accueil des enfants

débutants.

 

Recommandations :

La pratique instrumentale ou vocale est dès le début collective et s’adjoint peu à peu la

pratique individuelle en fonction des acquisitions nécessaires à la réalisation musicale et à

la progression de l'élève. La priorité est donnée aux démarches fondées sur l'oralité.

Un dispositif de « classe unique » peut également être mis en place.

On sera attentif à :

- un bon équilibre entre l’oral et l’écrit, entre l’improvisation, l'imitation, la mémorisation et

la lecture,

- une approche de la lecture et de l’écriture valorisée et rénovée,

- une démarche forte vis-à-vis de la création et des répertoires contemporains adaptés et

de toutes esthétiques,

- l’écoute d'oeuvres en concert ou dans un contexte de spectacle vivant,

- la mise en place de filières de formation au chant pour les enfants, la voix pouvant être

l’instrument choisi comme domaine d’approfondissement.

Chaque fois que les conditions seront réunies, il conviendra de mettre en place un

partenariat avec les écoles primaires en vue d’une éducation artistique concertée en

faveur des enfants (cf. les nouvelles possibilités offertes par l’arrêté et la circulaire CHAM

du 30 juillet et 2 août 2002).

Pour permettre des acquisitions durables en vue d’une pratique autonome, le 1er cycle trouve un premier aboutissement au cours ou à la fin du 2e cycle. Il constitue cependant, une première expérience cohérente d’une pratique musicale personnelle. Dans le cas d’un début d’études musicales au moment de l’adolescence ou plus tard à l’âge adulte, ces mêmes objectifs doivent être envisagés dans des dispositifs adaptés à la maturité acquise, au projet de l’élève et au domaine de formation envisagé. La conception des objectifs, des démarches, de la durée du cycle et des modalités de l’évaluation continue devient spécifique.

 

A partir du 2e cycle, la proposition d’un cursus complet peut coexister avec celle d’un

parcours plus souple en modules et sur contrat. Cette nouvelle modalité devrait remplacer

ce qui est aujourd’hui classé dans l'appellation « hors cursus ». En effet, ouvrir la possibilité

de choix dans l’offre de formation est souvent facteur de motivation à un âge où les

sollicitations sont nombreuses. Mais un encadrement est également nécessaire pour aider à

formuler les désirs et les mettre en forme dans une proposition cohérente. Ce parcours

n'est pas diplômant sauf si la capitalisation d’un certain nombre de modules répond au

cahier des charges de la fin du 2e cycle.

En effet, valider la fin du 2e cycle nécessite qu’un ensemble de compétences précises aient

été acquises. La mise en place d’un brevet de fin de 2e cycle a été souhaitée pour

marquer une étape importante du cursus. Celle-ci correspond à l’acquisition d’une

formation de base qui permet à l’élève de tenir sa place dans une pratique musicale de

manière relativement autonome. autonome et vise à :

- S'approprier un langage musical avec les repères culturels qui y sont attachés,

- Avoir acquis les bases de sa pratique permettant de se mesurer à un certain niveau de

performance.

La confrontation de l'élève, tout au long du cycle, à des situations musicales diversifiées,

liées à son projet et à sa pratique musicale et instrumentale est privilégiée.

Elle fait l'objet de comptes-rendus d'évaluation.

Ceci est vrai également pour la formation musicale générale, qui inclut une ouverture

culturelle, historique, sociologique, liée au répertoire occidental et aux musiques du monde,

dans toutes les esthétiques, avec de possibles références à d'autres domaines artistiques

(littérature, peinture, danse, cinéma, théâtre, etc…), l'aptitude à entendre et à commenter

ces répertoires avec des outils d'évaluation sur leurs interprétations.

Concernant les pratiques d'ensembles, l'élève doit pouvoir valider un cursus, sur la

durée du cycle, qui lui aura permis de se confronter à au moins deux situations différentes

parmi celles qu'il sera susceptible de rencontrer dans le cadre de sa pratique (2 types de

formation, des esthétiques diverses dont une part de création contemporaine) :

Certains élèves ne souhaitent pas poursuivre un cursus complet au delà. Ils pourront

cependant bénéficier de modules mis en place par le conservatoire (voir ci-dessous,

« formation continuée ou complémentaire »).

A l’issue du 2e cycle, trois possibilités peuvent être offertes : un 3e cycle de formation à la

pratique en amateur, une « formation continuée ou complémentaire » et un cycle

d'enseignement professionnel initial.

 

Le 3e cycle de formation à la pratique en amateur constitue un des deux

aboutissements des cursus diplômants proposés par les conservatoires, conclu par un

certificat d'études musicales (CEM) prévu par l’article L. 216-2 du code de l’éducation.

Il poursuit trois objectifs principaux :

- apprendre à conduire de manière autonome un projet artistique personnel riche, voire

ambitieux ;

- s’intégrer dans le champ de la pratique musicale en amateur et à y prendre des

responsabilités le cas échéant ;

-s’orienter pour aller au-devant de nouvelles pratiques (autre esthétique; démarche

d’invention,…).

Il permet de répondre à des demandes et à des besoins tels que :

- accroître et approfondir ses compétences dans le prolongement des deux précédents

cycles et former des amateurs de haut niveau,

- s’engager dans une voie complémentaire au précédent parcours en se spécialisant dans

un domaine particulier tel que la direction, l'écriture, la composition, une esthétique

spécifique,...

- enrichir une approche personnelle de pratique qui s’est effectuée en dehors de cursus

institutionnels ou dans un temps plus ancien.

Le cursus, composé d'un ensemble cohérent de modules suivant un cahier des charges

défini en concertation entre l’établissement et l’élève, prend la forme d’un « parcours

personnalisé de formation ». Il saura s’adapter aux besoins de l’élève à ce stade de son

développement.

Une « formation continuée ou complémentaire », à positionner, selon les acquis,

après le 2e ou le 3e cycle, peut être offerte sur la base d’un « parcours personnalisé de

formation » faisant l’objet d’une évaluation spécifique. Cette orientation s’adresse aux

personnes qui ne souhaitent pas suivre un cycle complet, à celles qui n’ont pas tous les

acquis nécessaires pour le suivre ou qui souhaitent se perfectionner dans un domaine

particulier.

Il concerne essentiellement des adolescents, jeunes adultes ou adultes qui ont des objectifs

d'approfondissement nécessitant un plan sur une ou plusieurs années.

Des passerelles sont possibles entre le 3e cycle de formation à la pratique en amateur, la

formation continuée ou complémentaire et le CEPI, après avis de l'équipe pédagogique.

Enfin, le cycle d’enseignement professionnel initial (CEPI) et le diplôme national

d’orientation professionnelle (DNOP) qui le conclut, font l’objet d’un traitement spécifique

sous forme d'un décret n°2005-675 du 16 juin 2005 et d’un arrêté du 23 février 2006).

L'admission dans ce cycle est décidée par un jury après étude du dossier personnel du

candidat et réussite à un examen d'entrée.

Il permet d'acquérir les connaissances et compétences d'un niveau suffisant pour prétendre

à une poursuite d'études au niveau de l'enseignement supérieur menant à un métier

relevant de ces domaines, d'où l'obligation prévue par la loi de l'inscription des CEPI dans

les PRDF.

Il fait l'objet de développement dans une fiche spécifique jointe au schéma.


3 - L’évaluation

L’évaluation participe du principe même de formation. Tout en donnant aux enseignants

des indications précises sur les résultats de l’enseignement dispensé, permettant de

modifier, si nécessaire, les démarches et les contenus, elle donne à l’élève les outils d’une

prise de recul sur sa pratique, pour qu’il mesure ses acquis et parvienne, au fil de son

parcours, à un certain niveau d’autonomie. Elle donne également des points de repère et

des informations, suscitant le dialogue avec les familles.

Elle conjugue plusieurs fonctions :

- définir et illustrer les objectifs fixés par l’équipe pédagogique de l’établissement dans le

cadre des orientations induites dans le présent schéma ;

- situer l’élève dans sa progression personnelle au regard de ces objectifs ; vérifier

l’assimilation des acquisitions ;

- adapter l’organisation du travail pédagogique en fonction de l’élève ;

- guider l’élève dans son orientation ; l’aider à définir ou redéfinir son projet personnel et à

en mesurer la motivation, par rapport aux différents cursus ou filières proposés ;

- entretenir un dialogue suivi avec les élèves et leurs parents, afin d’expliciter les décisions

et préconisations prises par l'établissement dans l’intérêt de l'élève ;

- valider la formation par des certifications.

Les modalités de l’évaluation sont conçues, comme la formation, pour en assurer le

caractère global. Ainsi, l’évaluation croise l’ensemble des disciplines suivies. Formalisée par

la tenue d’un dossier de l’élève, elle comporte une évaluation continue conduite par l’équipe

pédagogique, ainsi que des examens de fin de cycle.

Mise en oeuvre par l’ensemble des professeurs de l’élève, l’évaluation continue concerne les

différents cursus, filières ou modules proposés par l’établissement. Elle peut revêtir des

formes diverses, y compris des mises en situation publique, le suivi d’ateliers, la

capitalisation de modules… Sa prise en compte est impérative au moment de l’évaluation

terminale et de manière majoritaire en 1er cycle.

Le dossier de suivi des études est le support permettant à chaque enseignant d’inscrire

appréciations et recommandations sur l’élève, repères et informations sur son parcours. Il

sert de moyen de communication entre les enseignants, avec les parents et les élèves, au

besoin avec les équipes pédagogiques d’autres écoles lors d’examens organisés en

commun ou lors d’un changement d’établissement de l’élève. A partir du 2e cycle et pour

les élèves du 3e cycle de formation à la pratique en amateur ou du cycle unique, ce dossier

peut donner lieu à l’établissement d’un « parcours personnalisé de formation », notamment

lorsque le cursus suivi est adapté à la situation particulière de l’élève.

Ce dossier dont l’existence s’impose désormais, est consulté par les évaluateurs lors de

chaque échéance de fin de cycle, ainsi qu’à l’entrée dans le cycle d’enseignement

professionnel initial.

La validation de chaque fin de cycle s’appuie sur les éléments suivants :

- pour les disciplines instrumentales ou vocales, des épreuves publiques, en soliste, en

petite et grande formation ; pour les autres disciplines, des épreuves correspondant à la

discipline principale ;

- des épreuves de formation et de culture musicales ;

- le bilan de l’examen terminal et de l’évaluation continue, présentée dans le dossier de

l’élève.

Toutefois, ce processus de validation peut s’adapter selon les étapes du cursus et les

spécificités des filières mises en place dans l’établissement (pratiques d’ateliers, parcours

personnalisé…).


a) - A la fin du 1er cycle, la direction de l’établissement peut, sur la base des conclusions de

l’équipe pédagogique, de la consultation du dossier de l’élève et après avis du jury :

- valider la formation reçue en 1er cycle et le passage de l’élève en 2e cycle ;

- proposer un renforcement des acquis et le maintien en 1er cycle dans la limite du nombre

d’années autorisé ;

- proposer une réorientation vers une autre filière.

b) - A la fin du 2e cycle, la direction de l’établissement peut, sur la base des conclusions de

l’équipe pédagogique, de la consultation du dossier de l’élève et après avis du jury :

- décerner un brevet de fin de 2e cycle et valider le passage de l’élève en 3e cycle de

formation à la pratique en amateur ;

- proposer un renforcement des acquis et le maintien en 2e cycle dans la limite du nombre

d’années autorisé ;

- dans le cas d’un parcours personnalisé, décerner une attestation validant le ou les

enseignements suivis; et dans tous les cas,

- émettre un avis sur l’orientation de l’élève.

c) – Le troisième cycle de formation à la pratique en amateurs est conclu par le certificat

d’études musicales (CEM)

Ce certificat est délivré par l’établissement après obtention de l’ensemble des modules

prévus dans le « parcours personnalisé de formation » établi avec l’élève. Les compétences

de pratique et de culture figurant dans ce cursus sont définies en fonction du projet.

L’établissement attribue le CEM sur la base du bilan des évaluations continues, du dossier

de l’élève, du projet en tutorat et des diverses évaluations terminales de modules.

Les modalités de l’évaluation de ces cycles :

- L’évaluation continue est placée sous la responsabilité du directeur d’établissement et

des enseignants.

- Les évaluations terminales, placées sous la responsabilité du directeur de l'établissement,

associent des enseignants spécialistes et généralistes et peuvent associer aussi des professionnels extérieurs invités. Le règlement intérieur prévoit la composition des jurys suivant les différents cycles et les différents cursus.

d) - En ce qui concerne le cycle d’enseignement professionnel initial et le diplôme national

d'orientation professionnelle (DNOP)

Les modalités de son évaluation sont définies par un décret et un arrêté spécifique,

complétés par une fiche spécifique (fiche A4 – Cycle d'enseignement professionnel initial)

jointe au schéma national d'orientation pédagogique (à paraître).